FAQ

Qui es-tu ?

Une meuf trans lesbienne. Pour le reste je choisis de garder un certain anonymat, connaissant bien la violence des milieux qui défendent les idées que je critique.

Pourquoi “Raymond, reviens, t’as oublié tes chiens” ?

Un jour j’étais dans la rue et je grognais toute seule sur la transmisogynie galopante des milieux féministes “inclusifs”. Et puis j’ai croisé un couple de punks, alors j’ai pensé à “Pétain, reviens, t’as oublié tes chiens” (un slogan punk adressé aux représentants de l’autorité, disant en somme que ce sont les chiens de Pétain et proposant à celui-ci de revenir d’outre-tombe pour les récupérer). Et le mélange s’est fait, j’ai pensé à Janice Raymond, sorte de papesse de la transphobie toujours vivante elle, et j’ai ri. Je me suis imaginée face à une horde de transphobes me traitant de tous les noms (y compris de transphobe, ô ironie) parce que je dénonce leur transphobie et moi gueuler inlassablement “Raymond, reviens, t’as oublié tes chiens !”

Qui sont donc les chiens de Raymond ?

Je n’ai pas envie de faire un inventaire, je dirais seulement qu’on en voit des exemples au fil des articles de ce blog.

Tu parles souvent de personnes trans, tu peux nous en dire plus sur ce que tu veux dire par là ?

Mon opinion au jour où j’écris ces lignes découle d’une idée : il faut lutter contre la transphobie. Or, il me semble que les personnes qui la vivent, c’est à dire celles qui transitionnent ou se réfrènent dans leur transition par peur d’affronter une transphobie trop forte pour elles, sont les plus légitimes pour décider des priorités de ce combat. J’appelle “trans” ces personnes-là, parce que j’aime la logique grammaticale de dire “les personnes trans sont les personnes qui vivent la transphobie”

De là découle qu’être trans est un fait social, qu’on pourrait caractériser par “vit ou a des raisons raisonnables d’avoir peur de vivre de la transphobie”. Si on creuse les raisons de la transphobie dans l’assignation à un sexe et les attentes sociales d’avoir un genre correspondant à ce sexe, on peut aboutir à une définition plus large : la transitude, c’est un fait social qui vient de la constatation, par la société, que la personne a un genre qui ne correspond pas au sexe qu’on lui a assigné à la naissance.

Cette constatation a lieu, en général, quand une personne cesse de tenter de se conformer au genre correspondant au sexe qu’on lui a assigné. Cette non-conformité se fait par exemple par le choix d’un prénom différent, par l’emploi de cosmétiques, par un changement de vêtements, par un traitement hormonal ou une/des opération(s) chirurgicales.

C’est complètement déconnecté de l’identité de la personne. On peut s’identifier homme, femme, non-binaire et être trans, ou ne pas l’être. Cela ne change rien au genre de la personne ni ne l’invalide.

Par contre, trans étant un fait social, on ne s’auto-identifie pas trans. De fait, on l’est si on transitionne ou si on en a l’intention; on ne l’est pas si on ne transitionne pas et n’en n’a pas l’intention. Et ce n’est pas grave, parce que “trans” n’est pas pour moi ni un sujet de fierté, ni de honte, ni une identité à revendiquer. C’est juste un fait. Purement technique. Un mot pour dire en quatre lettres “personne qui effectue des opérations sociales ou médicales visant à être perçue dans un genre autre que celui qu’on lui a assigné à la naissance ou qui a l’intention de faire ces opérations, et qui du coup subit les agressions verbales, physiques, et/ou les différentes formes de précarité provoquées par la transphobie, ou préfère rester dans le placard de peur de subir les conséquences de ladite transphobie”. Parce que c’est plus court.

Pourquoi les commentaires sont-ils fermés ?

Parce qu’ici, c’est moi la taulière. Et je vois mes articles comme des pamphlets ou des affiches qui peuvent se lire et se discuter publiquement, pas des salons de discussion réservés aux inscrit-e-s. Du coup libre à vous d’en discuter dans vos milieux, dans votre asso, dans votre salon, sur facebook, twitter ou je ne sais où, mais pas ici.